Le site de Duval : la maison du Ka en Guadeloupe
Situé sur un vaste terrain de 6 hectares, le site de Duval est chargé d’histoire. Anciennement dédié à l’industrie sucrière du bourg du Mancenillier, il abritait une usine à sucre où travaillaient des ouvriers venus d’îles anglophones voisines comme Sainte-Lucie, la Dominique, Antigua ou Saint-Martin.
Aujourd’hui, ce lieu emblématique accueille une pépinière d’entreprises, ainsi que l’Espace international du Ka et des tambours du sud.
Depuis septembre 2012, le site de Duval est officiellement reconnu comme le village du Ka. On y trouve notamment l’Allée des grands maîtres du Ka (ou "allée des tabouyés"), qui rend hommage aux figures emblématiques de cette tradition musicale : Vélo, Kristen Aigle, Ti Téch, Gi Konket, Chaben, Sergius Geoffroy, Loyson, Aksidan, Ti Papa, Blanchinot, Kancel, Anzala et Ti Céleste.
C’est ici que trône le Fondal Ka, un gigantesque tambour-ka symbolisant cette musique traditionnelle si chère à la Guadeloupe.
Chaque année, le site est le théâtre de nombreuses manifestations culturelles, dont le Festival des danses et musiques indiennes de la Caraïbe, qui attire visiteurs et passionnés.
Le Gwo Ka, dont le nom fait référence au "quart de tonneau" utilisé autrefois pour transporter les vivres, est un genre musical né en Guadeloupe au début du XVIIIᵉ siècle, sous l’impulsion des esclaves. Plus qu’une musique, c’est un véritable mode de vie, un outil de communication et une expression culturelle qui trouve ses racines dans les chants et les percussions d’Afrique de l’Ouest.
Ce style musical se décline en sept rythmes principaux : Léwòz, Menndé, Kaladjya, Graj, Woulé, Padjanbèl et Toumblak. Les tambours, également appelés "gwo ka", varient en taille. Le boula, le plus grand, assure la base rythmique, tandis que le "makè" interprète des mélodies en interaction avec les danseurs, le chanteur et les chœurs.
Le Gwo Ka est omniprésent dans les manifestations populaires de l’île : carnaval, veillées mortuaires, ou encore rassemblements festifs comme les léwoz. En 2014, cette pratique ancestrale a été inscrite sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité par l’UNESCO, consacrant son importance dans la culture guadeloupéenne.
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